FoodPilot accompagne les entreprises de l’agroalimentaire engagées dans un développement durable. Grâce à sa plateforme, FoodPilot mesure leurs impacts et cible les principaux leviers d’amélioration. Une version pour le secteur viticole, WinePilot, a été mise en service et déployée dans une version simplifiée pour les TPE-PME par plusieurs interprofessions. Didier Livio, cofondateur de Food Pilot, présente cet outil.

 

FoodPilot se présente comme une solution numérique pour gérer les progrès des entreprises de l’agroalimentaire en matière de RSE. Pouvez-vous préciser comment fonctionne cet outil ?

Pour mesurer l’empreinte environnementale et sociale réelle de leurs produits, les entreprises agroalimentaires doivent se rapprocher de l’intégralité des acteurs de leur supply chain. La collecte des données est complexe et chronophage. L’interprétation aussi. FoodPilot agrège pour ses clients les données de tous les fournisseurs. Nous collectons les informations de manière automatique quand cela est possible, par des questionnaires ou par des modélisations quand les données sont manquantes.

Sur la plateforme, nous produisons ensuite des indicateurs clés. Nos clients peuvent se mesurer et corriger leurs pratiques puisque FoodPilot propose des simulations et élabore des préconisations.

 

En quoi votre méthode se distingue des offres concurrentes du marché ?

Pour de nombreuses raisons. D’abord par l’exhaustivité de notre service, tout l’environnement et plus globalement toute la RSE avec plus de 60 fonctionnalités pour toutes les directions de l’entreprise. Ensuite par la nature des données que nous collectons. Nous utilisons un maximum de données spécifiques, pas ou très peu de données génériques.

Nous proposons enfin le système semi-spécifique, conçu initialement pour l’Affichage environnemental public. Alors que la plupart des plateformes travaillent sur des données génériques concernant la totalité des pratiques, nous concentrons les efforts des acteurs de la chaîne d’approvisionnement sur les quelques pratiques ayant le plus d’impact, leur permettant de mettre en œuvre l’effort minimal pour l’impact maximal.

À titre d’exemple, si la filière porcine abandonne le soja issu de la déforestation dans l’alimentation des porcs et couvre toutes ses fosses à lisier, elle divise par deux ses émissions de gaz à effet de serre.

Ce travail d’impact semi-spécifique nous le menons sur chaque filière, d’abord à l’échelle nationale puis à l’échelle des territoires. Sur les 27 salariés que compte FoodPilot, 8 se consacrent exclusivement à cette tâche, collectant toutes les données robustes existant dans la littérature scientifique.

Grâce à cette méthode exhaustive, nous ambitionnons de devenir la plus importante bibliothèque au monde de données d’impacts environnementaux des pratiques agronomiques. A terme, FoodPilot pourra comparer sur données spécifiques l’impact d’une fraise d’Aquitaine cultivée en pleine terre à celui d’une fraise sous serre du Maroc, d’un sucre de betterave produit en Hauts-de-France à un sucre de canne antillais.

 

Nous avons beaucoup parlé d’empreinte environnementale. Qu’en est-il des autres pans de la RSE ?

Ils sont aussi couverts par la plateforme. Nos clients choisissent les modules sur lesquels ils veulent concentrer leurs efforts. Ils peuvent débuter leur démarche par l’empreinte carbone puis l’élargir à leur empreinte sur les sols, l’eau ou la biodiversité, en ce qui concerne le pilier environnement. De la même manière, il y a des modules pour le pilier social et sociétal et pour le pilier économique avec le coût des pratiques durables et des recommandations pour les primes au développement durable à verser aux agriculteurs.

 

Des entreprises françaises majeures font confiance à FoodPilot, avec des progrès rapides et notables à la clé. Pourriez-vous détailler quelques-unes de ces améliorations ?

Oui, les avancées sont nombreuses dans tous les secteurs. Dans la filière porcine, nous l’avions vu précédemment, avec deux bonnes pratiques, il est possible de diviser par deux les émissions de gaz à effet de serre (GES).
Dans la filière volailles en travaillant aussi sur l’alimentation, sur les déjections et les emballages, des progrès importants peuvent être accomplis dans un temps court.

Dans le secteur des vins et spiritueux, nous savons que les bouteilles représentent 40% (et plus) des émissions de GES et il est crucial de concentrer les efforts sur ce poste. Tout comme toujours dans ce secteur, il y a de nombreuses bonnes pratiques à développer sur le plan agronomique et dans les pratiques aux chais afin d’obtenir rapidement une division par deux des émissions.
Le recul que nous avons depuis trois ans chez Gérard Bertrand montre qu’année après année la décarbonation est en route de façon très significative et qu’elle est aussi vertueuse, comme toujours, dans la dynamique positive qu’elle entraîne au sein de l’entreprise.

 

Pour adapter la plateforme aux spécificités du vin, une déclinaison dédiée à la filière a été mise en place. Comment avec l’appui des interprofessions, les TPE-PME vigneronnes peuvent prendre en main la décarbonation de leurs activités ?

La France est à mon sens le pays viticole le plus avancé sur les questions de durabilité de sa filière vin. Les interprofessions sont, dans ce contexte, des fers de lance. Certaines se sont rapprochées de FoodPilot afin de proposer à leurs adhérents un outil de mesure individuel de leur bilan carbone. Gratuitement, les vignerons renseignent leurs pratiques sur des dizaines d’items agronomiques, logistiques, marketing… Ils peuvent rapidement évaluer leur impact et s’ils le souhaitent viser une réduction de leur empreinte carbone.

Les interprofessions des vins de Bourgogne, de Bordeaux, du Sud-Ouest, de Cognac ou de la Loire participent ainsi activement à la transition environnementale de leurs adhérents et de leur territoire. Fortes des données anonymisées réelles agrégées, les interprofessions peuvent orienter factuellement leurs politiques en matière de développement durable.

Dans les régions où WinePilot est déployé, les vignerons ont-ils adopté l’outil ?

Dans le cas de la Bourgogne par exemple, sur les 3800 opérateurs régionaux, 200 utilisent WinePilot depuis son déploiement, il y a un peu plus d’un an. Pour monter en puissance, le BIVB va organiser de nouvelles sessions de formation à l’outil. L’équipe vin de FoodPilot se déplace à chaque occasion.

 

Pourquoi Vinseo?

Avec l’outil WinePilot, FoodPilot est devenu un acteur légitime de la filière vin. Par ailleurs, l’entreprise a, parmi d’autres, deux valeurs qui justifient son adhésion à Vinseo. D’un côté celle de la coopération et de l’autre celle de l’engagement auprès des fournisseurs de toutes les filières avec lesquelles nous travaillons. Avec Vinseo, nous comptons participer à la transition de la filière vers le développement durable.

 

CONTACT

FoodPilot

621 Rue Georges Méliès,
34000 Montpellier
contact@food-pilot.eu

 

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