Utiliser données, algorithmes et intelligence artificielle afin de prédire la date d’apogée d’un vin, tel est le pari de Sublivin, start-up basée à Lunel. Explications avec  Cédric Lesec, co-concepteur.

Comment savoir à quel moment ouvrir une bonne bouteille conservée religieusement dans sa cave  pour LA grande occasion ? S’en remettre au hasard ? Lire tous les guides spécialisés en la matière ? Demander conseil auprès d’un sommelier ou d’un caviste ? Et si vous confiez plutôt cette mission de prédiction à l’intelligence artificielle ?

C’est le pari fou de Cédric Lesec, ingénieur en informatique, et de Dominique Fouques, designer. Ensemble, ils ont créé Sublivin, une start-up, basée à Lunel (Hérault), suite à une véritable déconvenue. « Lors de nos études nous avions pris l’habitude avec nos amis de nous défier sur celui qui amènerait la meilleure bouteille. Mais un jour en sortant un grand vin de garde de ma cave, il s’est avéré qu’il était imbuvable » explique Cédric Lesec. De cette grande déception est née l’idée de proposer une solution permettant de déterminer la date idéale de consommation des vins, via l’intelligence artificielle.

Une collecte de données inédite

« Au départ il nous a fallu récolter et mettre en relation, un maximum de données. Nous avons ainsi créé une Marketplace de données, Subligrape, nous permettant d’acheter des informations sur le monde viti-vinicole, de les analyser pour ensuite les insérer sous la forme d’une API (interface de communication) dans une application intelligente » précise le co-concepteur.
En clair, une fois ces données collectées, elles sont reprises sous forme d’algorithmes, qui proposent une somme combinatoire de probabilités, intégrées à une interface informatique : Sublivin. Celles-ci sont ensuite affinées grâce à de multiples critères ayant un impact significatif sur la date d’apogée des vins, tels que la couleur du vin, le cépage, le degré d’alcool, l’appellation, le nombre d’hectare, les notes des guides et même le prix… « Les données météo sur le lieu de production sont également prises en compte, afin de faire parler l’effet millésime » ajoute l’ingénieur. Ce cocktail d’informations, plus précises les unes que les autres, aboutit à une ultime probabilité : « le moment idéal de consommation, celui où le vin est à son apogée », affirme Cédric Lesec.

 

Comprendre et intégrer la typicité de chaque région

Actuellement, les concepteurs de Sublivin, testent et développent principalement des algorithmes sur les vins de Bordeaux. « Nous disposons déjà de données concernant plus de 7 000 vins bordelais. Cela constitue en quelque sorte notre base d’apprentissage » remarque Cédric Lesec.
Mais les concepteurs envisagent d’étendre l’application au Languedoc et à la Bourgogne. « C’est un véritable objectif, voir un challenge, car contrairement aux vins de Bordeaux où il existe une véritable typologie des vins, il existe de nombreuses variations dans ces régions en termes de météo, de géologie, voire même de prix. Le travail de regroupement et d’analyse de données y est donc plus compliqué et nous demandera un peu plus de temps ».

 

Une interface bientôt accessible à la vente

En phase de pré-commercialisation, l’interface devrait être disponible à la vente dès ce premier trimestre 2021. « Elle intéresse déjà des sites d’e-commerce de vin qui souhaitent l’utiliser pour faire leurs recommandations et proposer des avis au moment de la vente » se félicite le co-concepteur de Sublivin.

Les créateurs de Sublivin ont également été contactés par le groupe Electrolux, pour collecter des données sur l’Australie et à la Nouvelle-Zélande. « Ces deux marchés sont un peu moins riches en informations sur les vins et le vignoble que le marché français. Mais l’intelligence artificielle compile des données de manière ultra-rapide et surtout s’enrichit en permanence… » souligne Cédric Lesec.

« Vinseo nous permet de développer notre réseau mais également de rester au fait de l’actualité du vin. En effet, si pour le moment nous n’exploitons pas toutes les informations concernant l’élaboration du vin, comme par exemple le grammage de sulfites, critères jugés peu pertinents dans notre approche actuelle, il nous est nécessaire de connaître les tendances de fond. En outre, ces données nous seront peut-être indispensables demain ! En effet nous n’excluons pas de proposer une version professionnelle de l’application dans les prochaines années… » remarque Cédric Lesec.

 

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