Tournée vers l’innovation, Ingévin a réalisé le fameux chai circulaire des Caves Richemer en 2020. Créateur de caves, de sites œnotouristiques et désormais de centres de conditionnement, l’entreprise spécialisée en ingénierie vinicole est montée en compétences pour répondre aux nouvelles demandes de la filière.
Rencontre avec Roman Tournier, chef de projet chez Ingévin.

 

Roman Tournier, comment l’aventure Ingévin a démarré ?

Ingévin a été créé en 1999 par mon père Roland Tournier, œnologue. Il a monté l’entreprise à l’occasion d’un projet de cave à l’étranger à Meknès pour Castel.

Au début, Ingévin était une équipe d’ingénierie essentiellement spécialisée dans le process vinicole et les projets de vinification de caves coopératives. Au fur et à mesure des projets et de leur ampleur, il y a eu la nécessité d’intégrer les compétences bâtiment pour gagner en réactivité et en compétence.

C’est comme ça qu’à partir de 2007 nous avons commencé à intégrer des chefs de projet bâtiment pour gérer de A à Z les projets. Nous avons été les premiers à proposer une expertise globale gérée en interne.

 

Aujourd’hui, Ingévin rassemble 17 collaborateurs issus de différents corps de métiers. Quels sont-ils ?

Notre équipe est composée d’œnologues, d’ingénieurs fluides et électricité automatisme, de spécialistes du conditionnement, d’architectes DPLG et d’un support technique et administratif.

 

Vous avez ajouté à votre arc de compétences des spécialistes du conditionnement il y a cinq ans. Pourquoi ?

Les marges se réduisent, la compétition dans le secteur est féroce. Le conditionnement est un maillon stratégique qui permet à nos clients de gagner en souveraineté mais également de générer des économies en abaissant les coûts de revient d’une bouteille. Ceci seulement à condition que l’investissement soit bien géré dès la conception du site en amont.

Pour cela nous avons décidé de renforcer nos équipes avec des spécialistes du conditionnement et de la logistique afin d’apporter un conseil pertinent à forte valeur ajoutée pour le client. Car jusqu’à présent, personne de répondait à cette expertise.

Nous placer ainsi encore plus en amont des projets, comme le ferait un consultant, nous permet de diagnostiquer les problématiques et de suggérer des solutions qui prennent en compte les contraintes techniques et budgétaires du client.

 

Votre équipe est principalement basée à Montpellier, mais le siège social est situé près de Toulouse. Pourquoi ce déploiement sur deux sites ?

Le siège social est basé en Haute-Garonne à Vacquiers car il s’agit du village d’origine de notre famille auquel nous sommes attachés. Nous y sommes agriculteurs depuis la nuit des temps. Il existe d’ailleurs toujours une exploitation agricole de céréales gérée par mon frère. Cela nous permet également d’être à moins de 3h de la région bordelaise où nous avons aussi réalisé des beaux projets de restructuration.

Mais effectivement , historiquement tous les projets de restructuration – notre cœur de métier – étaient réalisés en ex-Languedoc et en Provence.
C’est pourquoi dès le départ nous avons installé notre bureau d’études à Montpellier, notre point d’ancrage opérationnel.
Le siège gère aujourd’hui essentiellement la partie administrative.

 

Cave Richemer – Marseillan

Parlez-nous de votre Ecochai 4E, réalisé pour la première fois à Marseillan (34) pour les Caves Richemer (médaille de bronze aux Awards du Sitevi en 2017) ?

C’est un chai en forme de cercle, qui permet une organisation extensible allant de 10 000 à 200 000 hectolitres. Les 4 E d’Ecochai signifient : économique, ergonomique, écologique et extensible.

Ce projet a été réalisé en 2020. Mais la cave circulaire est une idée que mon père murissait depuis très longtemps.

Je me souviens, déjà quand j’étais au collège, il m’empruntait mes compas pour faire des ronds !

La nouveauté n’est pas la forme ronde de la cave mais son optimisation. Le brevet porte sur les allées radiales. Leur disposition particulière permet de tirer un maximum profit de l’espace en jouant sur les tailles des cuves évolutives et de conserver un point central.

 

Vous avez un autre projet breveté, Eode, une cave écologique destinées aux caves particulières…

Le but d’Eode c’est de densifier. On utilise le moins de surface possible pour bénéficier des avantages de l’enfouissement, le gravitaire, et être plus économique.

Un prototype de démonstration, hors sol, a été réalisé pour la cave coopérative de Bonnieux dans le Lubéron. Nous sommes actuellement en train d’étudier la réalisation de sa version enterrée pour un domaine et une cave en création au Brésil.

 

Est-ce facile de développer l’éco-conception dans les chais ?

Nous essayons de sensibiliser sur ses avantages en densifiant, en réduisant les surfaces construites pour optimiser le plus possible. Mais cela demande des aménagements que beaucoup de structures ne sont pas encore prêtes à faire.

 

Quelques autres projets avez-vous récemment réalisés ?

Nous avons récemment réalisé la restructuration de la cave coopérative de Buxy en Bourgogne avec un centre de conditionnement, et un gros site de vinification pour la Distillerie de la Tour dans le Gers. Il y a aussi un très beau projet de stockage pour une distillerie à Cognac. Cela fait trois ans que nous répondons à des demandes de producteurs d’alcool de bouche.

Il y a aussi pas mal de demandes du négoce sur des projets de conditionnement.

 

Pourquoi avoir rejoint Vinseo ?

Nous faisons partie du réseau depuis moins d’un an. Beaucoup d’entreprises membres sont des structures avec lesquelles nous collaborons.

Vinseo nous permet d’échanger avec d’autres acteurs dans un cadre de travail différent, et de parler des problématiques de la filière encore plus spécifiques et régionales.

 

INGEVIN
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