L’École d’ingénieurs de Purpan (EIP de Toulouse) forme près de 300 élèves par an aux métiers des secteurs de l’agronomie, l’agroalimentaire et l’environnement. Le point avec Marianne Gosset, enseignante chercheuse en œnologie et analyse sensorielle, et l’une des deux référents de la spécialisation vitivinicole.

 

Marie Gosset, enseignante chercheuse en œnologie et analyse sensorielle à l’Ecole d’Ingénieurs de Purpan à Toulouse.

Marianne Gosset, en quoi la philosophie de l’école de Purpan est-elle différente des autres écoles d’ingénieurs ?

L’école d’ingénieurs de Purpan est une association fondée en 1919 par des agriculteurs et des éducateurs jésuites. L’école a ainsi hérité de cette pédagogie ignatienne basée sur la réflexion avec les autres et la bienveillance. Au-delà des enseignements classiques, les enseignants, pour la plupart des enseignants-chercheurs, allouent une partie importante de leur temps à l’accompagnement des étudiants. Par exemple, il y a de nombreux stages et de projets pour lesquels des tuteurs sont référents de chaque étudiant ce qui permet des échanges individualisés. L’école dispose également de sa propre exploitation agricole, le domaine de Lamothe : une autre spécificité.

 

Combien de futurs ingénieurs formez-vous chaque année ?

Nous accueillons des promotions de 280 étudiants, soit environ 1 600 étudiants sur le campus chaque année. Les étudiants intègrent l’école post-Bac et suivent un parcours d’ingénieur en 5 ans.

 

Existe-il aussi une voie en apprentissage ?

Effectivement, l’alternance se développe de plus en plus à l’EIP. C’est d’ailleurs une tendance assez générale. Nous proposons un parcours en apprentissage de la 3e à la 5e année et de l’alternance (contrats de professionnalisation) en 5e année. Sur les 3e année, nous avons actuellement 70 étudiants en apprentissage.

Cette voie permet d’ouvrir nos portes à d’autres profils d’étudiants, notamment des étudiants qui n’auraient pas pu intégrer l’école par la voie classique puisque Purpan est une école associative privée.

 

Quel est le profil de vos étudiants ?

L’école propose un cursus ingénieur assez généraliste avec des profils plutôt scientifiques. Environ 15 à 20 % d’entre eux sont fils d’agriculteurs.

Nous avons toujours eu beaucoup d’étudiants locaux. Mais la tendance 2023-2024 s’ouvre sur l’extérieur avec des étudiants venus de plus en plus d’autres régions françaises.

 

Quelles sont les bases du tronc commun de vos enseignements ?

Les trois premières années du cursus allient des enseignements techniques (écologie, pilotage de l’exploitation agricole, agronomie, agroalimentaire…) et scientifiques (mathématiques, chimie analytique, informatique, traitement de données…) à partir desquels les étudiants apprennent à observer et analyser des situations complexes. En 4e et 5e années, les étudiants peuvent se spécialiser dans une filière et bénéficient d’enseignements autour du management (entreprise, marketing, également RSE…) et de la gestion de projet. De nombreux stages, expériences à l’étranger et projets jalonnent les 5 années de formation.

Comment s’articule la spécialisation vitivinicole ?

Nous sommes deux enseignants chercheurs référents, Olivier Geffroy, enseignant chercheur en viticulture, œnologie et analyse sensorielle, et moi-même en œnologie et analyse sensorielle.

Nos enseignements commencent en 2e année dans le cadre de la biochimie alimentaire avec la fermentation. En troisième année, nous intervenons dans le cadre de la qualité des aliments et la transformation des matières agricoles. Nous nous partageons dans ce cadre la qualité du raisin, l’œnologie et les vinifications, et l’analyse sensorielle.

En 4e année les étudiants peuvent choisir d’approfondir la compréhension d’une filière agricole avec une semaine dédiée à la construction et au fonctionnement de la filière vitivinicole que je coordonne. Finalement en 5e année, environ 30 étudiants choisissent le domaine d’approfondissement « Management de la filière vitivinicole » dont nous avons la responsabilité avec Olivier. Les enseignements sont divers (techniques, de management, d’économie) et nous faisons intervenir des spécialistes pour donner aux étudiants une vision globale de la filière, de son fonctionnement et des enjeux actuels. Nous faisons également de nombreuses visites pendant cette période.

 

Olivier Geffroy, enseignant chercheur en viticulture, œnologie et analyse sensorielle.

Nous avons également une activité de recherche. La recherche autour de la filière vitivinicole est assez transversale à l’EIP puisqu’elle s’étend de la chimie des arômes, à l’analyse sensorielle ou à l’étude des macromolécules, aux pathologies de la vigne en passant par de la sociologie avec notamment des travaux sur la place des femmes dans la filière.

Nous nous intéressons à des sujets concrets : les maladies du bois concernant l’étude de l’esca au laboratoire, l’impact des pratiques culturales sur l’arôme des vins, l’étude des macromolécules du vin et leurs contributions organoleptiques, ou encore l’effet de l’application d’eau ozonée à la vigne sur les maladies fongiques.

 

Quels liens ont les étudiants avec le milieu professionnel ?

En quatrième année, dans le cadre des enseignements de gestion de projet et de management, et en cinquième année lors des domaines d’approfondissement, nous élaborons des projets avec des partenaires privés. Cela peut porter sur une étude de marché, une étude marketing, de l’innovation ou des études plus techniques. En 2023 par exemple, un projet était centré sur le développement d’un vin clairet dans une AOP de vin rouge. Des étudiants ont également travaillé au développement d’une nouvelle gamme de whisky français, ou encore à la mise en marché d’un nouveau vin sans alcool. Avec un groupe coopératif du sud-ouest, un autre groupe a étudié les pistes de réduction de l’utilisation des frigories en cave dans le contexte actuel de la hausse du coût de l’énergie.

Des intervenants sont régulièrement invités à rencontrer nos étudiants. Nous avons d’ailleurs déjà reçu plusieurs membres de Vinseo ou avons été à leur rencontre comme lors de la visite de Diam Bouchage en 2023.

Il y a aussi des stages tous les ans, dont un stage obligatoire à l’étranger en 2e année, la possibilité de participer à des missions humanitaires via le Parcours « solidarité internationale », et un échange avec d’autres universités comme le « summer programme », en partenariat avec des universités américaines pour les 4e année.

 

Les étudiants de Purpan visitent Diam Bouchage en 2023.

Quels sont les débouchés des alumni de Purpan travaillant dans la filière vin et spiritueux ?

15 % des étudiants choisissent la filière vin. Il existe un réseau dédié aux alumni de l’EIP travaillant dans la filière vin et spiritueux : Wine Purpan. Certains reprennent l’exploitation familiale, d’autre partent travailler dans des centrales d’achat, des laboratoires ou encore dans les différentes organisations de la filière (interprofessions…). Nous avons également bien sûr des anciens étudiants à des postes techniques en production ou de support (marketing, commerce) dans des entreprises de la filière (exploitations viticoles, tonnelleries).

 

En quoi est-ce important pour l’EIP d’être adhérent Vinseo ?

Comme nous l’avons dit, nous pouvons bénéficier du réseau pour proposer des intervenants ou des visites à nos étudiants. Par exemple cette année, les étudiants ont apprécié l’intervention de l’entreprise EtOH autour de la transition numérique et de ses enjeux dans la filière. Les membres de VINSEO sont également des commanditaires de choix pour les différents projets menés pendant le parcours de nos étudiants. Ils sont aussi de potentiels maîtres de stage ou d’apprentissage !

Sur la partie recherche, il y a souvent des séminaires avec des thématiques actuelles qui sont des opportunités pour nous de présenter nos travaux de recherche. La présence d’acteurs privés est également précieuse pour rester connectés aux enjeux de la filière.

Par exemple, une équipe d’innovation à l’école travaille sur des projets de réalité virtuelle (formation à la taille de la vigne reviVRE), e-learning sur la protection intégrée du vignoble (consortium Digi-Agro). Ces projets ont été présentés lors de la récente Rencontre Recherche de Vinseo, associée à Digital 113, centré sur le numérique dans la filière agri/agro.

 

Ecole d’Ingénieurs de PURPAN
75 voie du TOEC – BP 57611
31076 TOULOUSE Cedex 3 – France
Tél : +33 (0)5 61 15 30 30

www.purpan.fr

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