Faciliter la traçabilité, lutter contre les contrefaçons et protéger les marques : c’est l’objectif de Glass’in®, une innovation technologique de marquage du verre conçue par la société montpelliéraine Athéor. Rencontre avec Camille Borras, gestionnaire de l’entreprise, qui nous explique comment son produit breveté a été imaginé.

 

Camille et Jean-Pierre Borr

Camille et Jean-Denis Borras, à la tête de l’entreprise Athéor.

Camille Borras, pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste votre solution Glass’in® ?

Notre produit est le seul qui soit réalisé avec cette technique là. Il est très différent du marquage au laser puisqu’il se dépose sur le verre par un jet d’encre et sous une source LED pour se transformer en un verre hybride d’une épaisseur nanométrique.

 

Comment s’applique-t-elle concrètement ?

L’encre se dépose sur l’objet par l’utilisation d’imprimante standard et devient indélébile au verre.

Cette imprimante (ou plusieurs) est installée directement sur la ligne d’embouteillage du client. Jusqu’à présent, il existait des imprimantes CIJ lourdes d’utilisation, assez complexes en termes de manutention.

Maintenant nous sommes en capacité de fournir des cartouches DOD (Drop On Demand) à partir de cartouche vide d’origine hp pour l’utilisation d’imprimante à cartouches DOD qui permettent une plus grande flexibilité et sont beaucoup plus accessibles en termes de tarif et moins encombrantes.

 

Qu’est-ce qui change avec ces imprimantes nouvelles générations ?

Le marquage était jusqu’à présent invisible à l’œil nu, mais lisible sous illuminant. Avec ces systèmes de jet d’encre DOD, nous avons développé un produit permettant de réaliser du marquage visible.

 

Que va permettre de plus l’encre visible ?

On travaille tout ce qui est décoratif sur une bouteille. L’objectif à long terme sera de le rendre plus esthétique, amener de la couleur, réaliser des étiquettes exclusivement à l’encre.

 

Comment êtes-vous arrivé au secteur du vin ?

Notre premier client vient de Champagne. C’est une maison de renom avec qui nous travaillons depuis 7 ans. Elle cherchait une solution pour une meilleure traçabilité de production. Le procédé champenois demande plus de traçabilité, car il faut savoir qu’une bouteille de Champagne est manipulée huit fois avant d’être étiquetée. Il faut une solution pour être sûrs d’avoir les bonnes informations et notamment le bon vin dans la bonne bouteille.

Nous avons réalisé un marquage qui s’accroche de manière indélébile au verre et qui est lisible à haute cadence avec un lecteur optique.

 

Votre plus gros marché est donc dans le secteur des vins et spiritueux ?

Nous visons trois marchés : d’abord l’emballage de luxe qui a de gros besoins de traçabilité liés à la contrefaçon, la pharmacie et la cosmétique, et les vins et spiritueux. Il y a aussi le marché de la consigne qui peut s’intéresser fortement à notre produit.

 

Glass’in® est-il applicable uniquement au verre ?

Notre produit a été conçu pour le verre mais nous pourrions effectivement envisager de marquer sur des métaux et certains plastiques. Pour cela il faudrait faire des essais spécifiques.

 

D’ailleurs, sur quel type de produit avez-vous initialement testé votre innovation ?

À la base, nous l’avons développé pour du panneau photovoltaïque. C’était une collaboration entre un chercheur du CNRS de Montpellier et Athéor pour faire de l’innovation un produit commercialisable.

 

L’histoire d’Athéor c’est donc une collaboration entre le monde industriel et la recherche ?

Athéor est une entreprise familiale. Elle a été créée en 2010 par mon père, Jean-Denis Borras, qui est aujourd’hui président de la société. Il a toujours travaillé dans le monde de l’industrie et de la vision.

Il a d’abord collaboré avec le laboratoire AM2N (Architectures Moléculaires et Matériaux Nanostructurés) pour réaliser un transfert de technologie. Son projet a été incubé par le BIC (Business Innovation Center) Cap Oméga et LRI (Languedoc Roussillon incubation).

Suite à sa rencontre avec le directeur de recherche au sein de l’ICGM (Institut Charles Gerhardt Montpellier) Olivier Dautel, il a déposé un brevet sur cette invention. Par la suite nous avons remporté le concours national d’aide à la création des technologies innovantes du Ministère de l’Intérieur.

C’est ainsi qu’Athéor est né, dans l’objectif d’adapter ce process de laboratoire en modèle industriel.

Notre projet a également été lauréat en 2017 d’Occinov’ dans la catégorie agriculture.

 

Et vous, quel est votre parcours ?

Je suis arrivée dans l’entreprise familiale dès le début. L’avantage d’être en famille quand nous travaillons sur du secret industriel est d’être plus facilement en confiance.

Je suis chimiste de formation. J’ai commencé à m’occuper de la partie R&D et formulation de l’encre, je me suis ensuite formée à l’administration des entreprises.

 

Quels sont vos objectifs de développement ?

Aujourd’hui, Athéor emploie cinq salariés. Nous avons changé de locaux pour nous agrandir, notamment pour répondre à nos besoins en recherche et développement. Cette partie était auparavant réalisée dans un laboratoire du CNRS.

Notre objectif était de réunir toute l’activité au même endroit : la production, la formulation de l’encre, les tests, l’installation, la commercialisation et l’accompagnement de nos clients.

 

Pourquoi avoir adhéré à Vinseo ?

Nous sommes adhérents de Vinseo depuis plusieurs années. Il y a un côté très pratique pour participer au salon Vinitech, car c’est Vinseo qui s’occupe de tout.

Des rencontres entre adhérents sont régulièrement organisées, cela permet de se donner des idées, des contacts. Nous avons travaillé avec des adhérents comme sous-traitant.

Etre adhérent à Vinseo nous permet aussi d’avoir accès au regroupe HA plus PME.

 

 

Athéor
399 rue Georges Séguy
34080 Montpellier

Tél. : 04 48 79 07 59
info@atheor.com
www.atheor.com

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