Ingénieur agronome et oenologue, Jean Natoli dirige le Laboratoire d’analyses et conseils oenologiques Natoli & Associés.

Vous venez de recevoir une prestigieuse récompense. Pouvez-vous nous dire laquelle ?

La Revue des Vins de France édite tous les deux ans un palmarès des 200 personnalités du vin. Cette revue est une vieille institution qui possède une vraie légitimité. C’est la troisième fois que je figure dans ce palmarès. Je n’avais pas communiqué sur mes deux premières distinctions.
J’ai pensé utile de le faire cette fois ci car j’y vois un hommage à mes collaborateurs sans qui cela n’aurait pas été possible, à nos clients qui nous font confiance depuis très longtemps (ou plus récemment) et aussi à la viticulture régionale. Celle-ci est d’ailleurs bien représentée dans ce dernier classement.

Qu’avez-vous ressenti en obtenant cette distinction et pourquoi ?

J’ai aujourd’hui passé le cap des 60 ans et je travaille depuis le début de ma vie professionnelle dans le conseil en œnologie en Languedoc et, plus largement, sur le pourtour méditerranéen. Je fais partie des professionnels qui ont accompagné la mutation de notre viticulture.
Nous avons accompagné les pionniers du renouveau languedocien. Et j’ai pu voir comment l’ambition de toute une région s’est révélée, consolidée, professionnalisée. C’est une sensation magnifique de penser que nous avons pesé sur cette évolution. Oui, je suis très fier d’avoir été un acteur de ce vaste mouvement.

Jean Natoli.

Oenologue connu et reconnu, quel est aujourd’hui votre vision du métier et celle des productions ?

Je voudrais revenir sur cette notion de professionnalisation de toute la filière. Nous avons beaucoup improvisé au début, puis tout s’est structuré, dans chaque démarche individuelle, puis collectivement. VINSEO a, très clairement, joué un rôle dans cette structuration. J’ai personnellement beaucoup appris au contact des membres fondateurs de notre association.

En quelques lignes, et même si l’exercice est toujours complexe, pouvez-vous nous confier vos passions outre celle, bien sûr, de l’oenologie ?

En fait, je travaille à peu près tout le temps, c’est ma passion principale en dehors de ma vie de famille. Mes voyages sont très majoritairement professionnels. Je suis aussi co-propriétaire du Mas des Quernes, un petit, mais magnifique domaine viticole en terrasses du Larzac. J’y consacre beaucoup d’énergie et pas mal de temps. Et j’aimerais dorénavant passer plus de temps à la lecture et au cinéma.

Quel regard portez-vous sur l’année 2019, tant sur le plan de la vitiviniculture que celui de notre société ?

2019 me semble annonciatrice de grandes mutations. Les questions récurrentes de ces dernières années devront être abordées, voire réglées. Quid de la naturalité des vins ? Quels itinéraires techniques pour quels vins ? Cuivre utilisé en bio, cépages résistants, usage des levures,, autres intrants possibles, empreinte environnementale sont des sujets passionnants.
Un autre sujet intéressant est celui de la sincérité de la communication autour du vin. Il y a tant de tabous, de non-dits et « d’infox ». Le vin devrait être porteur de vraies valeurs, liées à l’histoire, à la géographie, à la culture, à la littérature, au spirituel. Tout le contraire des campagnes hygiénistes et/ou du marketing basique…

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Publié le 2 janvier 2019

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