Laboratoire historique en Occitanie, Natoli & associés a fêté ses 30 ans en même temps que le passage de relais à la nouvelle génération d’associés. Face aux tensions économiques et climatiques du secteur, ce spécialiste du conseil œnologique a renforcé ses services en conseil agronomique, ainsi qu’en développement stratégique.
Nous faisons le point avec l’un des associés, Gwenaël Thomas.

 

De gauche à droite, les trois co-gérants du Laboratoire Natoli & associés : Gwenaël Thomas, Sébastien Pardaillé et Stéphanie Prabonnaud. © Fabrice Chort

Le Laboratoire Natoli & associés, c’est trente ans d’histoire, un père fondateur et des associés aujourd’hui à sa tête. Gwenaël Thomas, racontez-nous ce qui s’est passé depuis sa création en 1992 ?

Après son expérience au Laboratoire Dubernet, Jean Natoli s’est installé à Montpellier avec le soutien de Marc Dubernet. Ce dernier lui a laissé une partie de sa clientèle entre Montpellier et Narbonne. Au fil des années, Jean est passé d’œnologue à son compte à une entreprise d’une trentaine de collaborateurs. C’est quelqu’un qui a très tôt associé ses salariés pour qu’ils deviennent parties prenantes de l’entreprise.

En 2007, les salariés historiques – Stéphanie Prabonnaud, Sébastien Pardaillé et moi-même Gwenaël Thomas – sommes devenus cogérants du laboratoire, avec le soutien de Jean Natoli. La transmission de l’entreprise a eu lieu en 2022 à l’occasion des 30 ans.

 

Qu’est-ce qui fait la marque de fabrique de votre laboratoire ?

Nous regroupons une équipe pluridisciplinaire autour d’une idée commune et simple, celle de la qualité et du respect de la vision des vigneronnes, vignerons, metteurs en marchés. Notre spécificité est de consacrer une place très importante à la cohérence économique des projets que nous accompagnons. Que le point de vue soit purement technique, microbiologique, environnemental, agronomique, … nous nous devons de proposer des choix cohérents à long terme.

Par exemple, notre expertise s’appuie sur une approche microbiologique très complète qui puise aussi bien dans l’analyse fine que dans une technique plus ancienne et fondamentale, l’observation microscopique en milieu frais. Cette méthode se pratique beaucoup moins aujourd’hui par manque de temps alors qu’elle apporte des éléments très pertinents et complémentaires.

 

Comment se compose votre équipe ?

Huit personnes sont dédiées à l’activité d’analyse dans notre laboratoire de Saint-Clément-de-Rivière. Et 18 consultants œnologues sont mobilisés sur le terrain, la base de notre métier. Certains de nos collaborateurs ont des spécialités complémentaires comme l’accompagnement en qualité, l’ingénierie de cave, l’administratif. Le conseil chez nos clients reste fondamental pour répondre à leurs besoins très pragmatiques.

 

Vous proposez également du conseil agronomique. En quoi ce volet est-il aussi important aujourd’hui ?

Cette dimension supplémentaire de l’agronomie est effectivement en fort développement. Il y a une dizaine d’années nous n’étions que deux. Aujourd’hui six œnologues spécialisés interviennent sur le sujet.

Notre valeur ajoutée, c’est notre capacité à offrir un conseil technique qui soit adapté à la démarche du vigneron. C’est d’apporter une plus-value qualitative et économique.
Il se trouve que la moitié de nos clients sont des vignerons bios (labellisés ou non). Nous avons un train d’avance sur le sujet car depuis longtemps nous savons bien répondre à ces questions (mise en place d’enherbement, gestion des sols, etc.).
La manière dont les vignes sont conduites, la montée et la cohérence d’une gamme, le bon positionnement… sont des réflexions très importantes. C’est ce qui a contribué à la reconnaissance de nos clients et à la montée en gamme des vins.

Quelle est la typologie de votre clientèle ? Et où est-elle principalement située ?

Aujourd’hui, c’est 94 % de caves particulières, 4 % de négociants et 2% de caves coopératives.

Nous accompagnons 400 clients réguliers et traitons plus de 110 000 échantillons par an. Un chiffre en constante augmentation.

Le cœur de notre activité est concentré dans l’Hérault, le Gard et le Vaucluse (département d’origine de Jean Natoli). Nous rayonnons aussi dans les départements limitrophes (Lozère, Aude, Ardèche, Drôme, Bouches du Rhône, Auvergne, Provence, Pyrénées-Orientales, Corse).

Il nous est arrivé d’accompagner des mises en place de vignoble en Bretagne ou une rénovation dans l’Ariège. Nous avons la chance également d’intervenir sur quelques domaines et caves en Espagne, en Italie, en Grèce et au Maroc.

 

Votre siège est basé à Saint-Clément-de-Rivière dans l’Hérault. Mais vous avez aussi un nouveau projet dans le Vaucluse…

Effectivement, à partir de décembre nous nous installons en parallèle dans les locaux des Vignerons Indépendants du Vaucluse à Orange. Cette antenne de collecte sera un lieu de réunion et de dégustation avec les clients. Ce projet est porté par l’ambition de renforcer notre présence en Vallée du Rhône.

 

Comment voyez-vous l’avenir de la viticulture ?

C’est une vision prospective au doigt mouillé. Mais nous savons déjà que les arrachages seront importants car la plus grande évolution à venir sera celle de l’âge et des départs à la retraite. Le contexte climatique va également contraindre les vignerons en termes de volume.

Dans les 20 prochaines années, les surfaces vont se réduire et engendrer moins de rendement, avec parallèlement des coûts de production en hausse.

On assiste déjà à une premiumisation galopante, qui va se poursuivre nécessairement. Il y a ceux qui vont pouvoir suivre, et ceux qui disparaîtront.

 

Quelles sont les tendances en termes de profils des vins élaborés aujourd’hui en Occitanie ?

La vraie tendance c’est la recherche de vins plus légers, qui se boivent sans manger. C’est ce que nos clients nous demandent mais aussi ce que nous leur conseillons. On s’oriente vers la tendance anglo-saxonne. Il faut un vin pour un moment, et pas l’inverse. Et nous nous adaptons évidemment.

 

Vinseo et vous, c’est une histoire ancienne ?

Nous sommes adhérents depuis douze ans, et au CA depuis cette période également.

Chez Vinseo, j’ai été initiateur des premiers clubs Viti. C’étaient des moments d’échanges autour d’une thématique commune lors desquels les membres se retrouvaient sur un site ou dans les locaux de Vinseo.

Ce qui est très important pour nous ce sont les opportunités de se rencontrer et les collaborations qui peuvent découler au sein ou en dehors de l’association.

J’ai pu travailler avec 15 à 20 adhérents différents sur des projets internes ou externes à Vinseo. Nous participons également au stand commun du SITEVI depuis 10 ans.

 

 

Laboratoire Natoli & associés
425 Avenue de Saint-Sauveur
34980 Saint-Clément-de-Rivière
contact@labonatoli.fr
Tél. : 04 67 84 84 90
www.labonatoli.fr

Vous connecter avec vos identifiants

Vous avez oublié vos informations ?