Un record de fréquentation en 2023, des inscriptions quasi complètes à cinq mois de sa prochaine édition… le salon Millésime BIO renoue avec le succès d’avant-Covid.
Bilan et perspectives de l’édition 2024 avec Olivier Goué, directeur de l’Association interprofessionnelle SudVinBio, qui organise le salon mondial des vins bio à Montpellier du 29 au 31 janvier 2024.

 

 

Olivier Goué, directeur de SudVinBio, association interprofessionnelle qui organise le salon Millésime BIO © Mind Production

Vous avez fêté les 30 ans du salon Millésime BIO l’année dernière. Quel bilan dressez-vous de cette édition anniversaire ?

C’est clairement le salon de la relance, et le premier salon « normal » post crise sanitaire.

En 2023 nous avons enregistré plus de 10 000 visites sur 3 jours. Nous avons dépassé les chiffres 2020. C’est notre record de fréquentation sur les trente dernières années. A cela il faut rajouter les 600 visiteurs qui se sont connectés pour le salon digital une semaine avant.

 

Bientôt victime de votre succès ? Comment gérez-vous la forte demande de participation ?

Pour 2024, nous avons ouvert les inscriptions le 21 juin 2023. Un mois plus tard, le salon était déjà quasiment plein.

Depuis trois ans, nous avons décidé de stabiliser le nombre d’exposants à un plafond ne dépassant pas les 1 500. Pour maitriser notre croissance, cela implique la mise en place d’une liste d’attente, dans laquelle les premiers inscrits sont les premiers servis, en assurant 15 % minimum de nouveaux exposants chaque année.

Afin de garder une cohérence et représenter toutes les régions bios du monde, nous répartissons les exposants par quotas. 20 % d’étrangers, 30 à 35 % d’Occitanie, et le reste représentant les autres régions françaises.

 

Comment est né ce salon à Montpellier ?

SudVinBio a été créé en 1991 en regroupant les premiers précurseurs du vin bio en Languedoc. Le but était d’accompagner la mise en place de la viticulture biologique en France. Elle était représentée par une poignée de vignerons. Deux ans après, le premier salon est né, avec une quinzaine de vignerons exposés.

SudVinBio est une association interprofessionnelle type loi 1901. Elle est pilotée par un Conseil d’administration de producteurs (caves particulières, coopératives) et de metteurs en marché.

Aujourd’hui c’est 1 100 vignerons et 45 metteurs en marché en Occitanie. Nous estimons représenter plus de 70 % de la production régionale certifiée AB.

 

Comment se porte le bio en France ?

Toutes les régions ont progressé. En Occitanie, région pionnière, le bio a explosé il y a 5-6 ans.

On arrive à un pic de production alors que lors des dernières décennies il n’y avait pas assez de volume. En 2022, 21 % du vignoble français est conduit en bio (dont 35% en conversion), et les surfaces en bio ont augmenté de 20 % par rapport à 2021. Néanmoins, nous constatons aussi un ralentissement des conversions en 2022 : – 48 % des surfaces (par rapport à 2021).

Aujourd’hui, nous assistons au grand boom des certifications des exploitations qui étaient en conversion il y a trois / quatre ans. C’est l’un des facteurs de la tension du marché, mais pas le seul. Il existe des cycles tous les dix ans et nous arrivons à ce palier.

Plusieurs raisons ont été évoquées lors de la table ronde sur les 30 ans de la bio et son avenir au dernier salon. Il y a le facteur pouvoir d’achat qui est majoritairement un frein. Mais ce qui touche l’ensemble de la viticulture, c’est le changement de génération des consommateurs : la génération qui consommait beaucoup de vin est en train de décliner alors que la nouvelle consomme mieux mais moins, tout en se dirigeant vers d’autres produits comme la bière.

 

Vous avez d’ailleurs ouvert aux autres boissons alcoolisées un espace dédié dans le salon. Pourquoi ?

Notre ADN reste le vin, mais nos acheteurs qui font le déplacement de toute la France et du monde entier sont aussi intéressés par d’autres produits. Nous souhaitions leur offrir un « corner » afin qu’ils puissent compléter leur catalogue. Il s’agit d’une cinquantaine d’exposants, pas plus, spécialisés en bières, spiritueux et autres boissons alcoolisées.

 

Quel est la typologie de vos visiteurs ?

Ils représentent toute la profession : CHR, cavistes, magasins spécialisés, grande distribution, importateurs.
C’est à peu près le même ratio que l’on retrouve chez les exposants : 20 % d’étrangers, 80 % de Français.

On comptabilise une vingtaine de pays différents exposants et plus de cinquante pays visiteurs étrangers.
Ces dernières années, nous avons pas mal de Canadiens et d’Américains. On constate un certain engouement de l’Amérique du Nord et des Pays Scandinaves pour les vins bios.

Côté exposants, les pays les plus présents hors France restent l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne. A noter également l’Autriche, fortement présente malgré sa surface de production plus petite.

 

Des nouveautés pour l’édition 2024 ?

C’est un petit scoop : nous sommes en train de travailler sur un projet grand public en cœur de ville à Montpellier. Nous souhaitons nous appuyer sur les restaurateurs et les cavistes pour organiser une fête du vin bio à Montpellier. C’est l’occasion pour nous de sensibiliser le public mais aussi les professionnels pour rendre plus accessible le vin bio en le mettant mieux en avant.

Nous proposerons par exemple une sorte de carte de fidélité dans les établissements partenaires.

 

Challenge Millésime BIO, c’est un concours de plus ou une réelle plus-value ?

Non, c’est un vrai plus. Il existe depuis plus de quinze ans. C’est le seul concours 100 % bio de cette ampleur. Les concours rassurent le grand public, c’est une vraie caution, notamment pour la grande distribution.

Nous dégustons 2 000 échantillons de vins, toutes couleurs confondues. 450 professionnels reconnus sont sélectionnés pour faire partie du jury.

Depuis deux ans, nous avons également ouvert le concours à la bière en s’appuyant sur Elisabeth Pierre, zythologue de renom. 150 échantillons sont dégustés. C’est un marché en forte progression.

 

SudVinBio, c’est n’est pas seulement le salon. Qu’elles sont les autres actions menées par votre organisme ?

Nous mettons différents outils à disposition de nos adhérents. Un extranet avec une multitudes d’informations techniques ou sur les tendances du marché, des newsletters régulières, un groupe Facebook privé. Nous faisons de la veille sur les différents cahiers des charges et éditons un recueil chaque année : « le Guide des vins bios ».

Nous travaillons avec des partenaires techniques sur du suivi parcellaire, et des micros-essais.
A la demande, nous répondons aux sollicitations de nos adhérents.

Et SudVinBio est également préoccupé par la défense du label bio et des intérêts de nos adhérents. Pour cela, nous réalisons des actions de lobbying auprès des instances régionales, nationales, voire européennes.

 

Vous êtes un acteur historique de la filière en Occitanie, et pourtant tout jeune adhérant de Vinseo…

C’est vrai, nous avons adhéré cette année car Vinseo est un réseau très intéressant, notamment sur la partie technique. Nous souhaitons participer à ces échanges de connaissances, apporter nos expertises, pourquoi pas mettre en place des essais de matériels ou de techniques viticoles dédiés à la viticulture biologique.

 

 

SudVinBio
ZAC Tournezy
2, Bât. A8, Rue Simone Signoret
34070 Montpellier
Tél. 04 99 06 08 41
www.sudvinbio.com
www.millesime-bio.com

 

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