Bucher Vaslin : du made in France pour des caves performantes

Publié le 08 septembre 2025 | Par Lucile CARMET

 

Filiale vin du groupe suisse Bucher, Bucher Vaslin est l’un des derniers constructeurs français de matériels de cave. De la Loire aux Pyrénées-Orientales, ses deux usines françaises poursuivent le développement de la marque connue pour ses pressoirs depuis bientôt 170 ans. Gilles Mateo, responsable Occitanie et Grand Sud-Ouest fait le point sur les dernières sorties.

Gilles Mateo, vous avez intégré le groupe Bucher Vaslin en 1989. Comment cette filiale vin s’est-elle développée ces dernières années ?

Et oui j’ai 37 ans d’ancienneté. Tout est toujours fabriqué en France, ce qui fait de Bucher Vaslin l’un des deux derniers constructeurs français dans le monde.
Bucher Vaslin c’est aujourd’hui près de 400 personnes en France. L’entreprise possède toujours son usine historique à Chalonnes-sur-Loire près d’Angers, où se trouve également le siège. C’est ici que l’on fabrique la gamme de pressoir Bucher (du 5 hectolitres au 700 hecto) et la famille Flavy dédiée aux filtres tangentiels et osmose inverse.

En 2003, nous avons construit l’usine Delta réception à Rivesaltes, dans les Pyrénées-Orientales. Ce site est spécialisé dans la conception de matériels de réception de vendange : égrappoirs, tapis, pompes, systèmes de tri et tri optiques, conquêts de réceptions à vis ou vibrants …

 

Bucher Vaslin c’est du made in France mais une conquête internationale…

Nous sommes en effet présents partout où l’on produit du vin. Bucher Vaslin est implanté dans le monde entier, par des filiales commerciales en Italie, aux Etats-Unis, en Australie, en Argentine et au Portugal, ou par des usines de fabrication comme celle de Delta Chili qui commercialise en Amérique du Sud et un peu en Californie.

En plus de mon poste de responsable régional, je suis depuis peu chargé de former les jeunes vendeurs mais aussi ceux de nos filiales.

 

En 1857, Joseph Vaslin dépose le brevet d’un pressoir horizontal à cage carrée en bois, puis en 19874, Johann Bucher crée le pressoir hydraulique. En 1983, l’entreprise avait déjà fabriqué 50 000 pressoirs. Quelles sont les dernières évolutions apportées à votre produit phare ? 

Il y a un an nous avons lancé le pressoir XPert Extraflow. C’est un pressoir Xpert de 100 à 450 hectolitres destiné à des gros domaines ou aux caves coopératives. On a développé un système où la vendange est amenée directement sur les drains du pressoir. L’extraction des jus est très rapide, grâce à une phase de remplissage et d’égouttage qui se fait automatiquement. On récupère ainsi 80 % du jus. De ce fait, il y a moins d’extraction de bourbes et de couleurs. À l’arrivée, c’est moins de temps de pressurage, un gain qualitatif et un gain de temps. Ce pressoir est notre meilleure vente de l’année.

 

Vos innovations s’adaptent aux évolutions du marché, notamment aux vins moins alcoolisés. En 2024, vous avez présenté plusieurs nouveautés au salon Vinitech-Sifel. Pouvez-vous nous en dire plus ?

On suit la demande du marché même si le no-low reste naissant et qu’aujourd’hui il ne représente que 0,16 %. Mais malgré tout, ça commence à prendre.

Dans cette perspective, nous avons lancé leny X-Low, une technologie de désalcoolisation par système vortex. Elle offre une solution flexible pour ajuster la teneur en alcool des vins de 0,5 à plusieurs degrés. Il existe deux modèles. L’un est adapté aux structures qui possèdent un laboratoire ou aux petits producteurs, l’autre aux caves coopératives.

Côté low alcool, la machine Osmose inverse ML permet la désalcoolisation sur moût pour corriger le degré d’alcool du vin. Elle a aussi d’autres applications sur la concentration du moût ou du vin, la réduction du sucre du moût ou encore la réduction des éthyls phénols du vin pour éliminer les mauvais arômes provoqués par les Brettanomyces.

 

Récemment, Bucher Vaslin s’est associé à des ingénieurs montpelliérains. Qu’avez-vous développé ensemble ? En dire plus sur ce partenariat ?

En partenariat avec Ymelia, une société basée à Vendargues près de Montpellier, nous avons sorti une machine de gestion des gaz dissous. Un contracteur membranaire permet d’ajuster le CO2 et baisser le taux d’oxygène avant la mise en bouteille. En ligne, en instantané, on peut aussi ajouter du CO2 pour faire de l’effervescent à partir d’un vin tranquille.

 

Vous revenez sur le marché de la bière avec une nouveauté…

Historiquement Bucher fournit des filtres de grande capacité pour les brasseurs industriels majeurs. La différence avec « M-polinox », c’est que nous avons des filtres adaptés aux besoins des brasseurs de tailles médium semi-industriels, qui mettent en fût et sont aussi obligés de filtrer, contrairement aux brasseurs artisanaux. Nous avons travaillé sur un dérivé de nos filtres tangentiels pour le vin en l’adaptant aux spécificités de la bière.

Cette évolution dans notre gamme de filtration nous ouvre un nouveau marché à travers le monde.

 

Côté tri de la vendange, là aussi Bucher Vaslin va encore plus loin dans la précision.

En 2024, nous avons présenté Delta Vistalys Ruby. C’est un système de tri optique qui va aller regarder la maturité à l’intérieur du raisin. Avant le tri était réalisé essentiellement sur la couleur. Aujourd’hui, la caméra infrarouge est capable d’analyser le taux d’anthocyanes et de trier grain par grain les niveaux de maturités plus ou moins élevés.

Cette machine ultra premium n’existait pas. Elle intéresse de près les domaines qui valorisent fortement leurs bouteilles.

 

D’ailleurs selon vous, comment se présentent ces vendanges 2025 ?

Clairement, 2025 ne rentrera pas dans les annales.
Au départ, la vendange s’annonçait normale. Mais en 15 jours de fortes chaleurs, les raisins ont pris 4 à 5 degrés. Hormis ceux qui ont bénéficié d’eau, on table sur des pertes entre – 25 à – 30 % en volume.

La France représente une part importante de notre chiffre d’affaires. Finalement, les autres pays s’en sortent mieux. La Catalogne a eu de la pluie. Et prévoit de faire une meilleure vendange que l’an passé qui avait été marqué par une perte de récolte de 50 %.

Pendant cette période, notre rôle est d’accompagner tous les clients pour la mise en route du matériel. En Languedoc, ce sont plus de 100 caves coopératives et 2500 domaines à aller voir. Une équipe de trois formateurs forme nos clients et leurs techniciens à la conduite et aux dépannages. Bucher Vaslin est centre de formation agréé.

 

Vous êtes responsable régional en Occitanie et dans le Grand Sud-Ouest, mais aussi en Espagne (Catalogne, Valencia, Iles Baléares), au Liban, en Israël, en Égypte, en Jordanie, en Tunisie et au Maroc. Comment travaillez-vous avec vos clients basés dans des pays actuellement en conflit ?

Malgré la guerre (en Israël et au Liban) les vendanges continuent. Nous avons des revendeurs sur place, mais il faut aussi se rendre sur le terrain chaque année. Tant que nous le pouvons, rien de s’arrête puisqu’il faut déjà préparer les projets de 2026.

 

Que vous apporte le réseau Vinseo ?

En tant que participant à la filière du Languedoc, il était logique pour nous d’en faire partie. Cela fait aujourd’hui plus de dix ans. Chez Vinseo, on vient surtout pour chercher de l’échange et confronter nos différents points de vue. Que ce soient des informations techniques, sur les cultures, les recherches de laboratoires, on apprend tous les jours. Il faut toujours rester à l’écoute.

 

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Bucher Vaslin
5 rue Gaston Bernier,
BP 70028,
49290 Chalonnes-sur-Loire, France
+33(0)2 41 74 50 50
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