Grande journée Vinseo que ce jeudi 11 juin 2015, à Agropolis Montpellier. Non seulement parce que l’après-midi verra la tenue de l’assemblée générale de l’association, incontournable rendez-vous annuel. Mais aussi parce que cette rencontre fournit l’occasion d’organiser, le matin, un débat audacieux sur un thème d’une grande actualité : « Vivre de la vigne aujourd’hui ».
Une formulation plus complète pourrait être : « Comment continuer à vivre de la vigne aujourd’hui et demain en Languedoc-Roussillon ? ». A la tribune pour répondre à cette vaste question, un expert, un observateur et un couple de vignerons.
Jean-Robert Pitte : « La qualité reste la clé »
L’expert de cette matinée n’est autre que Jean-Robert Pitte. Géographe, président de la Mission française du patrimoine et des cultures alimentaires, il est préside également, depuis 2011, la prestigieuse Académie des vins de France. « Le Languedoc-Roussillon revient de très loin, sourit Jean-Robert Pitte. Vous faites aujourd’hui du bon vin, qui ressemble à son terroir, c’est-à-dire un sol, un climat et un vigneron ! et c’est la clé : la qualité, qui permet de vendre cher et donc d’investir. »
Yannick Séguier : « Après les bas, il y a toujours eu des hauts ! »
Dans le rôle de l’observateur, Yannick Séguier, réalisateur, cinéaste et metteur en scène de spectacles historiques, donnera la perspective historique de cette matinée. Au travers de son film documentaire « Le midi viticole » qui sera projeté, le cinéaste retrace ce pan entier de l’histoire régionale, des premiers siècles à la Grande Guerre. Et son regard n’a rien de passéiste : « Je travaille actuellement sur le 2e partie, de 14-18 à nos jours, souligne Yannick Séguier. L’histoire nous enseigne : de longue date, la destinée viticole de cette région est ponctuée de hauts et de bas. Et après les bas, il y a toujours eu des hauts ! »
Sébastien Fillon : « L’export, un levier très efficace »
La tribune aurait été incomplète sans le témoignage des principaux intéressés, les vignerons.
Vinseo a ainsi invité Sébastien et Béatrice Fillon, jeunes exploitants, à la tête d’un domaine de 15 ha en AOP Languedoc, dans les Terrasses du Larzac, Le clos du Serres. « Oui, on peut vivre ici de la vigne aujourd’hui !, lâche de suite Sébastien Fillon. Nous avons choisit le modèle — il y en a beaucoup d’autres — d’un domaine adossé à une appellation naissante et dynamique. Mais il est vrai que l’export, qui constitue toujours plus de 50% de nos ventes, est un levier très efficace pour démarrer. »
Après de brèves présentations et la projection du film de Yannick Séguier, les débats seront ainsi lancés entre la tribune et l’auditoire, sur milles questions qu’ouvre ce vaste thème : comment renouveler les générations ? Comment créer de la richesse ? Les fournisseurs détiennent-ils les clés ? Qualité et rendement s’opposent-ils ? Quel  avenir pour les vins à forte identité en région ? Quid de la coopération ? Comment s’adapter aux marchés ? Existe-t-il un salut durable hors de l’export ?
La richesse du plateau risque de faire arriver l’heure du déjeuner à une vitesse… d’une grande modernité !

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