Les projets de modernisation et d’extension de sites vinicoles sont souvent l’occasion de faire évoluer les process thermiques. En Occitanie et dans le grand Sud, Brunet Ertia installe, entretient et conseille les opérateurs. L’expertise de l’entreprise va au-delà de la technique comme le détaille Cyril Crassous, responsable d’agence à Servian (Hérault).
Cyril CRASSOUS, Responsable d’agence à Servian (34)
L’entreprise Brunet Ertia est spécialiste de l’ingénierie et de l’installation thermique dans la filière vinicole. Quelles sont les demandes récurrentes de vos clients ?
Du domaine particulier qui vinifie 500 hl ou 5000hl, en passant par les caves coopératives ou les unités d’embouteillage des maisons de négoce, il existe des attentes communes. La climatisation des bureaux, des caveaux de vente et des locaux de stockage de vins est en une.
Côté chais, la maîtrise des températures est désormais un standard. En chaud ou en froid, nos clients souhaitent pouvoir automatiser la régulation des températures de leurs cuves.
Dans les unités de vinification plus importantes, c’est le chauffage de la vendange qui est courant, en macération préfermentaire à chaud sur les vins rouges, en cracking sur les jus des blancs et rosés. L’objectif étant dans tous les cas d’augmenter le potentiel aromatique des vins finis.
Des tendances nouvelles émergent-elles dans la profession vis-à-vis des process thermiques ?
Les équipes de Brunet Ertia interviennent de l’île de Ré à Tain-l’Hermitage en descendant sur le golf de Saint-Tropez et le Jurançon. Dans ce grand Sud, la production de rosé est importante. Depuis 5 ans, les installations de stabulation et de conservation des moûts et des bourbes à basse température se multiplient. Les opérateurs de Provence, et maintenant du Languedoc, les maintiennent entre 0 et 4°C. Cette macération à froid permet de proposer des rosés thiolés vraiment très aromatiques. Plus généralement, quel que soit le type de vins, les attentes portent sur l’automatisation des installations et le pilotage à distance.
La domotique entre dans les chais. Comment interprétez-vous ce mouvement ?
Contrôler, programmer, automatiser fait désormais partie du quotidien. Par ailleurs, l’offre de capteurs est de plus en plus variée, avec des performances qui s’améliorent sans cesse. La technologie est aujourd’hui assez mature dans les chais.
Il n’y a qu’une vendange par an, alors les responsables de site veulent mettre toutes les chances de leurs côtés pour réussir les vinifications. Grâce au pilotage à distance, ils ont un maximum d’informations remontées en continu, même les jours « off ». C’est un moyen de se tranquilliser.
Le bénéfice est aussi réel pour Brunet Ertia. Nous sommes installateurs mais nous gérons aussi plus de 400 contrats de maintenance représentant un parc de près de 900 groupes de froid avec un système d’astreinte 24h/7j durant la période des vendanges. Grâce au pilotage à distance des installations thermiques chez nos clients, nous pouvons faire des diagnostics sans être sur site. Avant de se déplacer, les techniciens Brunet Ertia peuvent anticiper l’intervention. Nous sommes plus rapides, plus réactifs et plus pertinents pour soutenir nos clients durant cette période primordiale.
La modernisation des chais pour laquelle œuvre Brunet Ertia bénéficie-t-elle d’aides financières ?
Tous les projets qui génèrent des économies d’énergie sont susceptibles d’être éligibles à des subventions. Il y a d’abord l’aide à l’investissement de France Agrimer. L’appel à projet favorise les dossiers dans lesquels des investissements à caractère environnementaux sont prévus. Entrent dans cette catégorie les systèmes de chaudière à haute performance énergétique, les systèmes de récupération d’énergie ou de chaleur, les moteurs à haut rendement ou encore des variateurs de fréquence ou de vitesse. Les Certificat d’Economie d’Energie (CEE) est un autre levier pour financer la modernisation des chais.
Les équipes Brunet Ertia connaissent ces dispositifs et suivent leurs évolutions réglementaires : nous sommes donc en mesure de conseiller les opérateurs et d’apporter une expertise sur le montage financier des projets afin d’optimiser les investissements.
Impossible de parler de process thermiques consommateurs d’énergies sans évoquer le changement climatique généré par les gaz à effet de serre.
Effectivement. C’est une préoccupation forte du groupe Brunet et de la division Ertia spécialisée dans les Process Thermiques Vinicoles. Les fluides frigorigènes ont un impact sur le climat. On se souvient tous de la décision prise de mettre fin à l’usage du R22 au début des années 2000 et plus généralement de la famille des gaz HCFC, responsable en partie du « trou » dans la couche d’ozone.
Aujourd’hui le combat se porte sur les gaz à effet de serre et notamment les fluides frigorigènes de 3ème génération que sont les HFC (R134a, R410a, R407c, R404a, …) présents dans tous les systèmes frigorifiques vendus en Europe lors de ces 20 dernières années. Ces gaz sont dans le viseur de l’Union Européenne via un texte de référence, la F-GAS. Cette règlementation européenne organise la décroissance de mise sur le marché de ces fluides d’ici à 2030. Les fabricants, installateurs et utilisateurs finaux sont donc incités à basculer progressivement vers des gaz plus respectueux ayant aucun impact sur la couche d’ozone et le plus faible possible sur le réchauffement climatique. Chez Brunet Ertia, nous sommes acteurs de cette transition. D’abord en sensibilisant nos clients à la réglementation et à l’impact des groupes de froid dans le calcul des bilans carbone. Ensuite en développant un groupe de froid spécifique au monde du vinicole utilisant des fluides frigorigènes plus respectueux.
Pouvez-vous nous en dire plus sur ce groupe de froid innovant ?
Nous souhaitions travailler main dans la main avec une entreprise locale, c’est pour cela que nous nous sommes rapprochés de la société montpelliéraine SDEEC Industries (groupe OcéInde). Nos ingénieurs en collaboration avec ceux de SDEEC ont imaginé un groupe de froid mobile, le VINUM, adapté au fonctionnement spécifique de nos clients, entièrement en INOX (échangeur coaxial alimentaire, châssis et tôleries) et fonctionnant au R32. Cette machine permet ainsi une réduction de l’impact sur l’environnement de l’ordre 75% et d’une augmentation de performance thermique d’environ 7% par rapport à un système équivalent fonctionnant au R410a, cela a donc également des bénéfices sur l’énergie consommé et le climat. Le VINUM sera présenté sur notre stand et retenu dans la liste des « Nouveaux Produits » du concours de l’innovation SITEVI INNOVATION AWARDS. C’est un véritable encouragement à continuer à œuvrer en ce sens ! Nous travaillons déjà à le rendre encore plus efficient. Voici une réponse de Brunet Ertia aux préoccupations environnementales de la filière vin et de la société.
Brunet Ertia est membre du réseau Vinseo. « Il y a plus de 10 ans que Brunet Ertia est adhérent de Vinseo. Ce collectif nous permet de sortir du quotidien de l’entreprise. On se tient au courant des progrès techniques faits par les confrères. Au sein de Vinseo nous avons la chance de pouvoir discuter des attentes des clients, des enjeux relatifs à nos métiers respectifs et de nourrir une réflexion de fond sur la filière. Cette richesse de discussions nous fait tous avancer.
Nous apprécions particulièrement l’espace collectif Vinseo sur le salon Sitevi. Nous y aurons à nouveau un stand cette année. Après l’édition 2020 du VINITECH annulé pour cause de Covid, tout le monde attend avec impatience l’édition 2021 du SITEVI, durant ces 3 jours, tous les adhérents prennent le pouls de la filière. Nous partageons énormément, c’est très important ! »
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